Coincé dans l’ascenseur avec Marie HEYSER, cadre de santé de l’EHPAD de Nancy

Pour ce nouveau numéro de « Coincé dans l’ascenseur avec… », nous sommes allés à la rencontre de Marie Heyser, cadre de santé de l’EHPAD de Nancy depuis 2019.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours jusqu’à votre arrivée à l’EHPAD ?

Marie : Après avoir obtenu mon Bac Scientifique, je suis entrée en première année de Médecine à Nancy. J’ai ensuite intégré l’Institut de Formation en Ergothérapie. J’ai commencé à travailler à mi-temps à l’Hôpital de Château-Salins et à mi-temps à la MAS de Vic-sur-Seille pour le Groupe SOS. J’ai quitté mon poste pour revenir sur Nancy et c’est ainsi que j’ai travaillé à Korian Le Gentilé pendant trois ans, avant d’intégrer l’Institut de Formation des Cadres de Santé. À ma sortie de l’école, j’ai passé plusieurs entretiens. C’est vrai que c’était un réel frein pour moi de ne pas être infirmière de formation, car dans l’esprit des gens, ce sont toujours des infirmier(e)s qui deviennent cadres. Au sein de l’Association Les Maisons Hospitalières, il y avait déjà des cadres qui étaient issus de formations autres donc ils m’ont accordé leur confiance pour gérer ce service médico-social.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre l’EHPAD ?

Marie : Pour le coup, c’est le secteur d’activité que j’ai toujours connu depuis que j’ai démarré ma vie professionnelle. Ce côté lieu de vie et relationnel avec les personnes âgées, c’est ce que je recherche, qui me plaît et que j’ai envie de faire partager à mon équipe qui est très souvent, de par sa formation, très orientée sanitaire. Cela me tient vraiment à cœur de développer le côté lieu de vie en gériatrie.

Comment se passe une journée type de Cadre de santé en EHPAD ?

Marie : Une journée type débute par un tour du service pour rencontrer tous les résidents que je peux croiser. C’est important de s’occuper d’eux, d’essayer de les connaître et de prendre des nouvelles de leur état de santé. Je rencontre également tout le personnel tant pour les saluer que pour voir s’il y a des choses particulières à voir ensemble. Ensuite, je gère le planning du service, car il y a toujours des informations dès le matin sur d’éventuelles absences ou des changements. Si l’organisation des soins est une grosse partie de notre travail de Cadre de santé en EHPAD, nous devons aussi organiser la vie sociale des résidents, en travailler sur des projets de fond que l’on n’a pas dans d’autres services et qui demandent beaucoup de temps et de suivi.

Une semaine type, au-delà de ma participation à différentes réunions, consiste aussi rencontrer les familles pour les tenir informées de l’état de santé de leur proche, les rassurer et répondre à leurs éventuelles questions.

Que diriez-vous à quelqu’un qui voudrait candidater pour rejoindre votre service ?

Marie : L’une des premières choses que je mettrais en avant, ce sont les conditions de travail. Tout le personnel qui arrive ici le signale. L’esprit d’entraide est quand même très présent, c’est quelque chose d’ancré dans les mœurs de l’établissement et plus globalement de l’Association. On sent que les gens ne sont pas individualistes pour la majorité, c’est quand même très humain. On est très attentif au personnel et aux résidents, d’autant plus en EHPAD où le relationnel est très important. C’est sûr que si je m’adresse à quelqu’un qui souhaite simplement venir faire ses soins de nursing et rentrer chez lui, il faut qu’il sache que ce n’est pas ce que l’on attend d’un(e) aide-soignant(e) ou d’un(e) infirmier(e) aux Maisons Hospitalières. Pour preuve, même nos personnels ASH sont qualifiés et nous n’embauchons que des brancardiers ayant déjà de l’expérience avec les patients.

Une anecdote à partager avec nous, quelque chose qui vous a particulièrement marqué depuis votre arrivée ?

Marie : Ce qui m’a vraiment marqué récemment, c’est la phrase d’une soignante que l’on venait d’embaucher et qui m’a dit « Ici, je trouve que les résidents sont chouchoutés ». C’est vrai que l’on vit des moments forts et que cela se ressent sur le personnel : quand je vois qu’ils chantent dans les couloirs, qu’ils dansent avec les résidents, je me dis que ce sont des gens qui sont bien à leur travail. Ou quand les résidents nous disent en fin de journée qu’ils ont passé une bonne journée, c’est exactement ce que l’on recherche.

Le mot de la fin ?

Marie : Je dirais qu’il faut laisser ses préjugés de côté. D’une part, on peut avoir une certaine vision des EHPAD, mais, de par mon expérience dans le domaine, je pense que cela dépend vraiment du projet de l’établissement. D’autre part, il n’est pas nécessaire d’être infirmier(e) pour être cadre : je suis très contente de ma fonction, de voir que malgré ma formation initiale, tout se passe bien et que je réponds aux attentes.