Coincé dans l’ascenseur avec Magali LIENARD, aide-soignante en USLD sur le site de Nancy
Pour la 5ème fois coincé dans l’ascenseur ! Une attente de 21 minutes partagée avec Magali, salariée de l’Association depuis 21 ans, aide-soignante au sein de l’USLD de Nancy et élève infirmière en 2eme année à l’IFSI CPN. Avant que n’arrive le technicien de maintenance, la pause obligée a été opportune aux échanges. Magali nous raconte tout de sa carrière professionnelle.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours jusqu’à votre arrivée à l’ALMH ?
Après mon BAC scientifique, j’ai fait une année de fac de sciences mais sans vraiment trouver ce que je voulais faire. Donc après, j’ai préparé les concours de sage-femme et d’infirmière. Je suis rentrée à l’école d’infirmière en 1999, mais étant partie de chez mes parents et n’étant pas boursière, parvenue en 2ème année, j’ai dû arrêter pour travailler, d’abord comme assistante de vie auprès des personnes âgées à domicile, concomitamment à mes études. Par la suite, j’ai fait cela à temps plein, jusqu’à aller chercher mon équivalence de diplôme (NDLR : d’aide-soignante) pour entrer en avril 2002 à l’ALMH.
Qu’est-ce qui vous a motivé à nous rejoindre ?
En 2002, j’avais effectué 2 jours (NDLR : comme aide-soignante) dans un établissement à Maxéville, mais la façon de travailler ne correspondait pas du tout à ce qu’on m’avait enseigné, rigueur d’hygiène et autres…donc je n’ai pas voulu y signer de contrat. Et j’ai remarqué une annonce à Saint Charles (NDLR : Les Maisons Hospitalières, anciennement Maison Hospitalière Saint Charles) pour faire partie d’une équipe de secours (NDLR : à l’époque, cette première équipe de secours était composée de 2 aides-soignants qui effectuaient des remplacements en cas d’absentéisme au sein des services). J’ai donc signé un CDI dès le départ. Mon premier remplacement a duré 6 mois en Médecine, puis au F22 (USLD) pendant à peu près 1 an et en janvier 2004, j’ai intégré définitivement le F21 (USLD).
Pourquoi cette fidélité à l’Association depuis 2002 ?
J’aime bien mes petites habitudes (rires), je suis quelqu’un qui a du mal à se faire violence pour justement en changer. Et puis c’est surtout que j’ai trouvé des collègues qui sont presque ma deuxième famille car on passe beaucoup de temps avec eux, malgré les discordes ou les désaccords qu’on peut parfois avoir comme un peu partout. Finalement je m’y sentais bien. Et puis j’étais à l’aise dans ce que je faisais. Le fait de maitriser mon poste m’a donné fierté et confiance, et la volonté d’intégrer les groupes de professionnels comme le CLAN (NDRL : Comité de Liaison Alimentation Nutrition) pour y développer de nouvelles compétences. Sortant ainsi de ma zone de confort, je découvrais de nouvelles choses, et cela me faisait du bien d’apprendre comment tout se construisait en amont du simple service des repas. Cela me permettait une plus grande implication dans le processus. Et plus j’avais d’implications dans des groupes de travail, et plus je me sentais valorisée.
Comment donner envie aux nouveaux soignants de rejoindre la gériatrie et spécifiquement notre Association ?
Comme j’ai essentiellement travaillé ici (NDLR : à l’ALMH), et par rapport à ce que je peux entendre d’autres établissements, ce qui me motive ici c’est la rigueur dans les soins. Il y a chez nous une véritable culture concernant la qualité et la sécurité dans les soins. Les professionnels sont très attentifs et cela n’est pas le cas partout. C’est cette culture du travail bien fait qui fait que je me plais ici à l’ALMH. J’ai connu les sœurs (NDLR : les sœurs de la Congrégation de Saint Charles : infirmières ou responsable de service, encore dans les soins à cette époque), c’était très carré, c’est ce qui faisait d’ailleurs que ça fonctionnait bien. Maintenant les cadres de santé, je pense à Sylvie, (NDLR : cadre de santé en USLD) qui est une ancienne comme moi, conservent cette rigueur. C’est aussi grâce à ça que la qualité des soins est là. Et puis, il y a du respect pour la personne âgée, il y a une grande implication auprès de nos résidents et patients, ils sont bien ici je trouve. Ils sont traités avec dignité, c’est ce qui m’importe. Et mon cheval de bataille a toujours été de préserver l’autonomie. Par exemple, entrer en USLD, ça ne signifie pas forcément la fin. Permettre de préserver ou de retrouver son autonomie à une personne âgée, c’est essentiel.
Qu’est-ce qui vous motive à rester chez nous ?
Depuis 2002, il y a eu de gros axes d’amélioration. Par exemple sur le matériel (NDLR : ergonomique), nous en avons beaucoup plus que depuis mon arrivée. Les locaux sont mieux, beaucoup de choses sont bien faites. En matière de reconnaissance, il y a des primes diverses. L’évolution du planning est une grande évolution (NDLR : planning prévisionnel sur 3 mois) ! Le fait de l’avoir plus tôt, c’est très bien. On pourrait l’avoir encore plus tôt, ça serait encore mieux (rires). Mais ce prévisionnel nous permet de gérer notre vie privée plus facilement, pouvoir planifier par exemple des rendez-vous médicaux importants, et ça c’est top. Les offres de bien-être, comme le massage sur siège, ça c’est sympa comme tout.
Vous évoquiez votre entrée en IFSI en 1999, avec un abandon en 2eme année. Durant toutes ces années, vous n’aviez jamais envisagé de reprendre ces études ?
J’ai souvent évoqué avec mes différents cadres le fait que si un jour je pouvais reprendre mes études je le ferais. J’adore mon métier, mais je commençais à m’ennuyer. En tout cas, intellectuellement, à avoir un peu fait le tour. J’avais vraiment envie d’autre chose. J’ai toujours eu l’espoir de reprendre mes études, mais la vie faisant…, et je ne voulais pas forcément prendre le risque de ne plus avoir de rémunération. Alors quand l’opportunité s’est présentée d’être financée, je me suis dit c’est maintenant ou jamais ! Quand l’appel de la direction a été passé en décembre 2022 (NDLR : dans le cadre de sa politique de professionnalisation des équipes et de valorisation des compétences, la direction accompagne les professionnels aides-soignants sur la formation infirmière en finançant les 3 années d’étude avec maintien de salaire, et un engagement à servir de 4 ans), mon cadre de l’époque me l’a carrément remis en main propre avant de l’afficher en salle de soin. Le soir même, je rédigeais ma lettre de motivation. Je m’en serais voulue si je ne l’avais pas fait. Ma sélection (NDLR parmi les candidats aides-soignants) a été annoncée en janvier 2023. J’ai passé le concours d’entrée en mars à l’IFSI-CPN de Laxou que j’ai réussi. (NDLR : Magali, après le succès de sa 1ere année, est entrée en 2eme année en septembre).
Que pensez-vous de l’engagement de servir de 4 ans après l’obtention de votre diplôme ?
Cela fait 21 ans que je suis là, j’ai envie de dire : un peu plus un peu moins …(Rires) Mais cette contrepartie me semble tout à fait normale.
Que pensez-vous de cette possibilité d’évolution professionnelle proposée par l’Association ?
En matière de QVCT, ça c’est un vrai avantage ! Je vois par exemple dans ma promotion des gens qui n’ont pas de financement, qui touchent juste le chômage, qui sont inquiets de ne pas pouvoir finir le mois. Moi je n’ai pas ce souci-là. C’est très important, car ça me laisse un confort pour étudier sereinement. Ce que je n’aurai pas pu avoir si je m’étais lancée dans cette aventure toute seule. Je n’ai pas de perte de salaire, ça n’est pas négligeable.
Pour conclure, le mot de la fin ?
J’ai juste hâte d’intégrer l’Association comme infirmière ! Par ce que mine de rien, je reviens travailler comme aide-soignante (NDLR : sur la période des vacances) mais qu’est-ce que j’ai envie de pratiquer comme infirmière !