Coincé dans l’ascenseur avec Anthony GRENIER, aide-soignant en USLD sur le site de Nancy
Pouvez-vous nous présenter votre parcours jusqu’à votre arrivée à l’ALMH ?
J’ai obtenu mon diplôme d’état d’aide-soignant début 2013. J’ai débuté ma carrière au CHRU de Nancy comme agent de stérilisation. J’y suis resté 3 mois, c’était une belle expérience, mais très pauvre en contact humain, en tout cas le contact humain que je voulais (rires). Je suis parti ensuite quelques mois à l’ALAGH (Association Lorraine d’Aide aux personnes Gravement Handicapées) avant d’arriver en mars 2014 ici, aux Maisons Hospitalières.
Qu’est-ce qui vous a poussé à nous rejoindre ?
Je connaissais la maison pour y avoir effectué un stage dans le cadre de mon BEP Sanitaire et Social, en EHPAD, à l’époque situé encore dans le Bâtiment Historique. Ce stage m’avait plu, et je me suis dit, après mes premières expériences d’aide-soignant, pourquoi ne pas postuler à l’ALMH. J’ai donc fait une candidature spontanée. J’ai alors exercé en CDD à l’EHPAD, en SSR avant de signer mon CDI en USLD.
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes diplômés sont réticents à s’engager dans un CDI. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter un CDI ?
Je me sentais bien, et j’avais besoin d’un poste fixe au niveau de ma vie personnelle. La conjoncture à l’époque n’était pas la même qu’aujourd’hui.
La gériatrie est-elle un choix personnel ?
Oui. Lors de mon entretien au CHRU, j’aurai souhaité travailler en gériatrie, mais on m’a proposé la stérilisation, et comme c’était un premier contrat, j’ai malgré tout accepté. La gériatrie, c’est ce que je préfère. C’est vraiment là où je me sens le mieux, même si ça s’alourdit et se complique d’année en année. Mais en dehors des soins de nursing et des gestes techniques, je trouve les échanges avec les personnes âgées très enrichissants, notamment au travers d’anecdotes, de savoirs, d’histoires de vie, de parcours atypiques, de choses extraordinaires qu’elles ont pu faire…
Est-ce que vous envisageriez un jour de quitter ce domaine ?
(Rires) J’ai déjà eu cette question lors de mon entretien avec le directeur (NDLR : pour la formation d’infirmier). J’aimerai rester en gériatrie, mais je ne sais pas. Je ne sais pas de quoi demain est fait, je ne sais pas ce que la vie me réserve. Là, une fois que je serai diplômé, je sais que je resterai sûr encore 4 ans dans l’Association. Maintenant derrière, je ne sais pas. J’ai 30 ans, j’ai encore le temps de voir, mais la gériatrie ça me plait bien.
Vous évoquez une formation d’infirmier, et donc un changement de métier, de poste. Cela fait-il parti d’un plan de carrière, ou avez-vous saisi l’opportunité offerte par l’Association ?
(NDLR : dans le cadre de sa politique de professionnalisation des équipes et de valorisation des compétences, la direction accompagne les professionnels aides-soignants sur la formation infirmière)
Dès le départ, dès mon arrivée en USLD (mars 2014), j’avais évoqué avec Sylvie (NDLR : à l’époque encadrante d’unité de soins) mon désir de devenir infirmier. Mais je venais d’arriver sur ce poste, il fallait que je me fasse un peu la main, que j’acquiers de l’expérience. Et je ne me sentais pas totalement prêt à 20 ans, de reprendre des études. J’ai attendu, et là avec cette opportunité qui se présentait, je l’ai saisi.
Vous avez donc répondu à l’appel lancé par la direction en décembre 2022 ?
L’année dernière oui. L’année dernière, nous étions 2 à avoir été sélectionnés, donc Magalie et moi. On a passé tous les 2 le concours. Magalie l’a réussi, pas moi. Moi ça a été un échec. J’ai digéré un peu cet échec-là, et j’ai redemandé du coup à la direction de pouvoir le retenter, mais en faisant une préparation au concours, et avec mes fonds propres du CPF pour cette préparation. La direction a accepté. Du coup, j’ai fait ma prépa au rythme de 2 jours par mois de septembre à mars à peu près. Ça m’a bien aidé. (NDLR : Anthony a réussi le concours, et entre en première année à l’IFSI Lionnois ce mois de septembre).
Que pensez-vous de cette réelle possibilité d’évolution professionnelle proposée par l’Association ?
C’est une chance ! Déjà, ça ne se fait pas partout. Et c’est vraiment une belle opportunité. Il n’y a pas de perte de salaires (NDLR : l’Association finance les 3 ans d’études avec le maintien de salaire), on est financé à 100%… Et même l’engagement de servir d’une durée de 4 ans, qui est signé dans les clauses, c’est normal… mais pour moi c’est une évidence. C’est vraiment une très belle opportunité ! Et si elle n’existait pas ici, je me serai laissé encore 1 ou 2 ans. Je serai soit parti dans un autre établissement qui l’aurait proposé, soit je l’aurai financé de mes fonds propres en cherchant des aides.
Que diriez-vous à quelqu’un qui voudrait candidater pour rejoindre notre Association ?
La gériatrie, cela reste quand même compliqué, je ne vais pas mentir. La prise en charge est de plus en plus compliquée. Peu importe le service : EHPAD, USLD ou SMR (ex SSR)…Mais je trouve que l’équipe encadrante est à l’écoute, que ce soit la direction ou les cadres de proximité. C’est de la gériatrie mais on a quand même plusieurs spécificités, c’est à dire qu’en terme de prise en charge en EHPAD ou en USLD, ça ne sera pas du tout la même chose. Il y a des soins de nursing effectivement, mais l’approche ne sera pas la même. Il y a du matériel de manutention, il y a des brancardiers… Il y a des choses intéressantes qu’il n’y a pas ailleurs. Des améliorations en matière de qualité de vie au travail comme la prime pour les heures supplémentaires. Ne serait-ce que ces promotions internes, ASH/aides-soignants (NDLR : l’Association finance également pour ses professionnels l’école d’aides-soignants) , aides-soignants/infirmiers. Ce sont de belles opportunités. Et il y a également de belles choses au niveau du CSE.
Pour finir, une anecdote à partager avec nous, quelque chose qui vous a particulièrement marqué depuis votre arrivée ?
Les cadres de proximité font vraiment ce qu’ils peuvent quand il y a des soucis particuliers. Moi personnellement j’ai de l’asthme, et c’est toujours galère pour avoir des rendez-vous chez le pneumologue, je dois toujours m’y prendre longtemps à l’avance, et je sais que Sylvie (NDLR : cadre de santé de l’USLD) est toujours très attentive sur ça. Pareil, pendant la période COVID, je ne me suis pas arrêté. Je ne voulais pas rester chez moi, c’était trop anxiogène pour moi, je préférais venir travailler. Je sais que les premiers temps, au tout début, les 3-4 premiers mois, quand on ne savait pas trop, même que j’étais quand même à risque, Sylvie s’est démenée, quand ça ne touchait que l’USLD, au départ que le secteur du haut, pour que j’exerce dans le secteur du bas. Et quand tout l’USLD a été touché, je suis allé dans un autre service. Et puis après… bon, après tous les services étaient touchés. Sylvie a quand même eu cette démarche bienveillante. J’étais bien en poste mais je n’étais pas dans les services COVID dans les premiers temps.